Magnifique !
Peut-être est-ce parce qu'il me parle que j'ai aimé ce livre, peut-être parce que moi non plus je n'ai aucun souvenir avant l'âge de 15 ans, peut-être parce que moi aussi ma mère m'a enjolivée la réalité sur mon père, peut-être parce qu'à 42 ans on arrive aux même remise en question, peut-être parce qu'il raconte l'amour-haine entre deux frères de 18 mois d'écart et que j'y vois mes deux garçons, peut-être tout simplement parce qu'il est très bien écrit... En tous cas, j'ai adoré ce "Roman français".
Pourtant, j'étais loin d'être une fan de Beigbeder, j'avais survolé ses autres romans sans plaisir mais celui-ci m'a beaucoup touché.
"C'est toi que j'ai cherchée tout ce temps,
dans ces sous-sols vrombissants et sur les pistes où je ne dansais pas,
dans une forêt de personnes,
sous les ponts de lumières et les draps de peau, au bout des pieds maquillés qui débordaient de lits en feu,
au fond de ces regards sans promesses,
dans les arrière-cours d'immeubles bancals, par delà les danseuses esseulées et les barmen ivres,
enter les poubelles vertes et les cabriolets d'argent,
je te cherchais parmi les étoiles brisées et les parfums violets,
dans les mains gelées et les baisers liquoreux, en bas des escaliers branlants,
en haut des ascenseurs lumineux,
dans les bonheurs blêmes et les chances saisies et les mains serrées trop fort,
et à force j'ai dû cesser de te chercher
sous la voûte noire,
sur les bateaux blancs,
dans les échancrures veloutées et les hôtels éteints,
dans les matins mauves et les ciels d'ivoire, parmi les aurores marécageuses,
mon enfance évanouie. "
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